Témoignages

Interview de Maureen Benedittini

Maureen Benedittini souffre d'une maladie qui réduit très fortement son champ visuel. Mais malgré ce handicap, cette jeune femme de 28 ans a trouvé un métier dans lequel elle s’épanouit. En février 2007, elle rejoint l’ESAT Trait d’Union de Saint-Mandé. Grande amoureuse des activités manuelles, elle travaille à l’atelier de paillage-cannage où elle exprime son savoir-faire dans le respect des techniques traditionnelles.

 

Pouvez-vous nous parler de votre activité ?

Je travaille depuis quatre ans à l’atelier chaiserie du Val Mandé où je suis en charge du cannage. Je restaure manuellement des assises ou des dossiers de sièges et de banquettes en tissant des brins de canne de rotin un à un. Perfectionniste, je suis une méthode traditionnelle et veille à la qualité et à la solidité de mes tissages.

 

Avez-vous suivi une formation avant d’intégrer l’ESAT Trait d’Union ?

L’évolution de mon handicap a affecté mon parcours scolaire et mes choix d’orientation. J’ai intégré l’IDES (Institut D'Education Sensorielle pour les jeunes déficients visuels) de Denfert Rochereau (Paris) puis le centre de formation Valentin Haüy pour l’apprentissage de mon métier.

 

Que vous apporte personnellement votre métier ?

C’est un grand plaisir même si c’est un métier difficile qui exige beaucoup d’habileté et de patience. Il ne faut pas avoir peur de défaire et refaire. Les brins de cannes sont parfois coupants et les tissages sont tellement fins qu’il nous est impossible de porter des gants. Mais j’aime dépasser cette complexité ! Et je suis très fière d’achever une pièce et de redonner vie à un mobilier usagé.

 

Vous a-t-il permis une insertion professionnelle valorisante ?

C'est évident. Notre maître d'atelier y est aussi pour beaucoup. Face à la clientèle, il nous présente avec fierté et valorise notre travail. Savoir qu’un client est satisfait est toujours très gratifiant. Je garde toutefois un rêve au fond de moi. J’aimerai réussir à travailler au sein d'une entreprise ordinaire, pour sortir de ce cadre protégé et oublier mon handicap...

 

Interview de William Griffit

Suite à une décompensation, William Griffit suit un traitement médical adapté depuis l'âge de 21 ans. Mais à 50 ans, il n'entend pas se résumer à sa maladie et se bat contre les idées reçues. Admis à l'ESAT, William travaille au gîte-relais. Il aime communiquer et s'enrichit de toutes les relations qu'il entretient au quotidien avec les clients. Il écoute leurs besoins, comprend les attentes de chacun et veille au confort de tous.

 

Pouvez-vous nous parler de votre activité ?

Je travaille sur le pôle Prestations Hôtelières de Trait-d'-Union (ESAT) depuis avril 2003 à l'ILVM. Principalement rattaché au gîte Relais Mosaïc, je prépare les chambres et les petits-déjeuners. J'aide également le service de restauration en cuisine et j'interviens aussi en tant que guide pour les non et malvoyants.

 

Quel a été votre parcours avant d'intégrer l'ESAT ?

Avant mes 21 ans, je suivais un parcours scolaire classique. J'ai obtenu un BTS Traducteur commercial. Ma maladie s'est révélée très soudainement, mais je n'ai jamais baissé les bras. Après six mois d'hospitalisation, je me suis inscris en candidat libre pour suivre des formations d'anglais à l'Université Paris Dauphine.

Parallèlement, je travaillais comme gardien de nuit - d'abord pour l'Université Paris Dauphine, puis pour l'Université Paris X Nanterre.

 

Pourquoi avoir rejoint l'ESAT Trait d'Union ?

Le rythme de mon précédent emploi n'était plus adapté à mon état de santé qui rechutait. Je devais rejoindre une structure plus protégée, plus souple mais nécessitant de réelles capacités de travail. Je parle l'anglais et l'espagnol, et n'envisage pas une seule seconde de rester seul ou allongé dans une chambre devant la télévision. J'ai besoin d'être dans l'action !

 

Que vous apporte votre métier actuel ?

Ce que j'aime tout particulièrement c'est le contact avec la clientèle. Il m'arrive selon les besoins d'avoir le rôle d'interprète entre la Direction et les délégations ou touristes étrangers Nous avons la chance de recevoir des clients de différents horizons et de différentes nationalités. Je me sens donc vraiment utile ici.